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sent testament et seellé de mon propre seel. Ce fut fait en mon hostel claustral à Paris, le xxvmejour de juillet, l'an mil ecc im** et quatorze.
Et pour ce que je vueil que toutes les choses dessus dictes et chas-cunes d'icelles soient parfaites, je, Pierre de Chastel, dessus nommé, les ratiffie et les approuve, tesmoing mon seel et saing manuel mis à ces presentes. Escript comme dessus. Ainsi signé : P. de Chastel.
Collatio facta est cum originale lestamento defuncti magislri Petri de Castro suprascripto. J. Villequin.
(Archives Nationales, x1A98o7, fol. 43 r°.)
III.
13 9 8, 16 février.
CODICILLE D'ENGUERRAN DE COUCY, COMTE DE SOISSONS.
Enguerran VH° du nom, fils d'Enguerran VI et de Catherine d'Autriche, sire de Coucy, comte de Soissons et de Marle, grand bouteiller de France, est ajuste titre considéré comme l'une des figures historiques les plus remarquables de la seconde moitié du xiv° siècle. Après la bataille de Poitiers, il fut au nombre des seigneurs envoyés en Angleterre pour garantir la rançon du roi Jean. Durant son séjour daus ce pays, il se concilia l'affection du roi Edouard IlI qui lui donna en ma­riage sa seconde fille, Isabeau d'Angleterre, avec le comté de Bedford (lettres du 11 mai 1365). De retour en France, Enguerran de Coucy remplit plusieurs mis­sions importantes; notamment en 1878 il se rendit à Galais en compagnie de Guil­laume de Dormans pour négocier la paix avec les ambassadeurs anglais.
Lors de la funeste expédition contre les Turcs qui se termina le 28 septembre 1396 àNicopolis, il se tint aux côtés du comte de Nevers et se signala par sa va­leur au premier rang des chevaliers français. On connaît par Juvénal des Ursins la belle réponse qu'il fit à Gui de la Trémoille qui lui reprochait d'avoir peur. « Ce grand seigneur et vaillant chevalier, - dit le chroniqueur, répliqua que c? à la besongné il monstreroit qu'il n'avoit point peur et qu'il mettrait la queue de son cheval en tel lieu ou il (Gui) n'oseroit mettre le museau du sien.» Enguerran de Coucy, fait prisonnier et fort malmené par les Turcs, fut conduit à Brousse, en Asie Mineure, où il rendit le dernier soupir le 18 février 1898. Conformément au désir qu'il exprima avant de mourir, son cœur rapporté en France fut pieuse­ment conservé dans le couvent des Célestins de Villeneuve près Soissons, que le